• Opaline

     Une grande forêt s'étendait à perte de vue; je posai un pied, puis l'autre, et avançai entre ses arbres ténébreux.

    « Enjoy » murmurait une petite voix au loin.

    « Enjoy, répond-moi si tu es là ». Je vacillai, puis tombai à genoux.

    - Qui... Qui est là ? » demandai-je.

    J'entrevis alors une silhouette entre les arbres. La silhouette se rapprocha, se rapprocha, si bien que je finis par en distinguer les détails.

    C'était une petite fille, quoiqu'elle fut plus âgée que moi, et elle avait une allure assez étrange. Elle avait les cheveux courts et sombres, formant une épaisse frange qui lui cachait entièrement les yeux. Vu comme cela,  je crois que je l'aurais prise pour un garçon si elle n'avait pas revêtit cette robe rose.

    « Qui êtes... vous ? » demandais-je.

    Son visage d'apparence si calme, arbora soudainement un étrange sourire. On aurait dit qu'elle se retenait de rire.

    « Je suis Jeanne, Jeanne d'Arc ! » me répondit-elle avec un rire dément.

    Je fis alors le rapprochement entre Jeanne d'Arc et le deuxième prénom de Clarence, et lui répondit  :

    - Ah, Clarence ? »

    - Oh oh, tu as su faire le rapprochement .... Tu es moins bête que je ne le croyais. Et cela montre que tu as bien lu ma lettre ! »

    Elle rigola, cette fois ci plus calmement.

    - Tu as su déjouer ton père !! » continua-t-elle tandis que son rire s'élevait de plus en plus haut.

    « P... Pardon ? »

    Comment pouvait-elle savoir que c'était mon père qui rédigeait mes lettres ? Comment...

    - Voyons Enjoy ! me lança-t-elle. Ne sois pas étonné, tu es tout simplement si prévisible ... Et puis, comment un enfant de ton âge aurait pu rédiger une telle lettre ? »

    Cette remarque me vexa. Je n'étais pourtant pas beaucoup plus jeune.

    - Enjoy, viens, suis-moi que je t'emmène dans mon repère ! »

    A peine eus-je le temps de m'en rendre compte qu'elle avait disparu entre les arbres. Je couru donc droit devant moi, essayant de la rattraper, et finis par la retrouver. Elle s'était arrêtée pour m'attendre. En ma voyant arriver, elle continua sa course.

    Je me laissai donc guider par elle, jusqu'à ce que nous arrivions à un certain coin de la forêt où je la vis s'arrêter.

    Un rayon de lumière filtrait entre les arbres.

    Je fus émerveillé de la beauté du paysage qui s'offrait à moi. Grâce à cette éclaircie, les arbres resplendissaient. Cela paraissait encore plus magnifique maintenant que Clarence m'avait dit que c'était le seul endroit lumineux de la forêt. D'ailleurs, à part cela cette forêt était assez glauque... Forêt ?

    « C'est étrange, je ne me souviens pas être venu ici... »

    - Enjoy... répondit Clarence. Il est temps que tu te réveilles à présent... »

     

     

    Lorsqu'Enjoy se réveilla, il était dans son lit. Son majordome était en train d'essayer de le réveiller, comme chaque matin.

    - Monsieur... soupira le majordome. Aujourd'hui, vous avez eu du mal à vous réveiller. J'espère que ... Vous ne vous épuisez pas... » dit-il en baissant les yeux.

    - Ce n'était donc qu'un rêve... » murmura le jeune garçon.

    - Je vous demande pardon ? »

    - Non, rien. Ne t'en fais pas, Geoffroy, ce n'est rien. J'ai juste eu un peu de mal à m'endormir hier soir. Alors si tu pouvais... »

    - Oui, et aussi que vous ne vous êtes point couché de bonne heure » lui répondit le majordome d'un ton moqueur.

    A ces mots, Enjoy se redressa brusquement et le gifla. L'avait-il espionné ? Que savait-il exactement ?

    -Excusez-moi ... Monsieur... » dit-il, les larmes lui montant aux yeux. Lorsqu'il vit qu'Enjoy le regardait, il demanda à se retirer, honteux, et sortit de la salle.

    Enjoy soupira.

    « Faible comme il est, il ne répétera rien. Je n'ai rien à craindre. »

    Puis il se souvint de son passage dans la forêt. Etait-ce cette fameuse "forêt de l'Eternité" dont parlait Clarence ? Sans doute ... Ou bien n'était ce qu'un rêve du à la lecture de la lettre ?

    Il ne pourrait le savoir qu'en rencontrant la véritable Clarence... Il était donc impossible pour lui de le prouver pour l'instant.

     

    Il en vint donc à la conclusion qu'il ne s'agissait que d'un rêve. Un rêve, certes, mais un rêve qui continu. Un rêve, qui, comme dirait-on, pourrait durer l'Eternité. Car la nuit suivante, lorsqu'il s'endormit...

     

     

     « Bonjour Enjoy ! Alors, de retour parmi nous ? » s'exclama Clarence.

    J'écarquillai les yeux.

    « En... Encore ce rêve ? »

    - Mais voyons, Enjoy, me répondit-elle. Tu insinues que je ne suis pas réelle ? Enfin ! Moi, je dirais plutôt cela de ton statut. »

    - Pardon ? »

    - Oh, ce n'est rien, ce n'est rien mon petit 'Joy. Tu es jeune, tu as encore toute la vie devant toi ! »

    Clarence semblait parler par énigmes. Etant jeune, comme elle l'avait si bien dit, je ne comprennais rien. Mais, vraiment, existait-il une personne capable de comprendre ?

    - Bienvenue dans un monde d'illusions, poursuivit-elle. Dans cette forêt, aussi étrange que fascinante, tu vas... »

    - Une illusion ? Mais... Vous disiez être bien réelle... »

    Elle me regarda d'un air exaspéré, et soupira.

    - N'essaye pas de réfléchir, cela ne te ressemble pas. Tiens, parle-moi plutôt de toi pour nous distraire. »

    Sa façon d'éviter la question me rendait méfiant. Où était la vérité, et quel était le mensonge ? Pas moyen de le savoir.

    Sans doute était-ce vraiment un monde d'illusions, puisque je rêvais; mais que faisait-on de cette étrange Clarence énigmatique ? Elle semblait se souvenir de moi... Et disait des choses que mon inconscient n'aurait pu inventer...

    - Clarence, il y a quelque chose que je voulais vous dire...

    - Oh ? Te décides-tu enfin à avoir une conversation ?

    - Hum... oui... enfin... »

    Clarence s'assit au sol et commença à cueillir des trèfles.

    - Un, deux, trois, quatre... Enfin, Enjoy ! Décide toi à parler, toi dont le prénom symbolise la joie ! Ne te laisse pas troubler !

    - Alors... En vérité, c'est mon père qui a rédigé toutes les lettres que tu as reçues... Et il ne m'avait pas laissé lire ta lettre... »

    - Oh ! » me répondit-elle, étonnée.

    - Oui, c'est affreux n'est ce pas...

    - Non, ce n'est pas cela qui m'étonne. Ce qui m'étonne, c'est que tu as appris à me tutoyer. Voyons, pourquoi vouvoyer quelqu'un qui te tutoie ? Tu as enfin compris la leçon !

    - Mais peu importe !!! Et l'affaire de mon père, vous... tu n'as pas de réaction ??!

    - Oh, mais je le savais déjà... Et tu es allé lire ma lettre en cachette, même, hm ?

    - Comment cel... » répondit-je.

    Clarence leva sa tête, et de ce mouvement déplaça involontairement une mèche de ses cheveux. Ainsi, pour la première fois, j'arrivai à distinguer ses yeux, ou plutôt son oeil gauche.

    Son iris était... jaune. Oui, c'est cela, jaune. J'avais déjà entendu parler de ces Orientaux aux yeux dorés, mais c'était la première fois que j'en voyais un en vrai.

    Sans m'en rendre compte, j'avais rapproché mon visage du sien pour le voir de plus près.

    Elle porta violemment ses mains à son visage et détourna la tête, me considèrant avec horreur.

    « Oublie ce que tu as vu. » Ce fut sa seule réponse.

    Nous ne nous parlâmes plus. Clarence continuait de cueillir des trèfles , et moi, je restais debout, lui tournant le dos.

    Jusqu'à ce que je me réveille.

     

    FIN DU CHAPITRE 3

     

    Opaline


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  • Le dimanche suivant, le messager revint avec la réponse. Enjoy voulu la lire, mais son père s'en empara avant lui. Il refusa de la lui montrer tant qu'il ne l'aurait pas finie.

    En arrivant à une certaine ligne, son père sursauta. Ainsi, lorsque qu'Enjoy tenta à nouveau de s'en emparer, il le repoussa et lui cria : 

    « Je ne t'ai pas autorisé à la lire ! Cela ne te regarde pas ! »

    Enjoy ne comprenait pas. Cette lettre lui était destinée, à lui, comment pouvait elle ne pas le concerner ?

    Il monta les marches pour rejoindre sa chambre, encore sous le coup du choc. Qu'est ce que Clarence avait elle bien pu écrire de si grave pour déclencher une réaction aussi absurde chez son père ?

    Cela raviva sa curiosité, et il décida d'aller un de ces jours la lire en cachette. Avant d'avoir eu l'occasion de le faire, son père l'appela pour venir écrire la réponse; la réponse d'une lettre qu'il n'avait donc pas lue.

    Comme toujours, dictée était au programme.

    «Chère Clarence,

    Je me permet de vous appeler par votre prénom puisque vous en faites de même avec moi.

    Vous souhaitez apprécier la littérature. Je vous envoie donc un livre appartenant à mon père, intitulé " Le sort réservé aux curieux au XII ème siècle " . Je vous conseille de le lire, il est assez intéressant, moral et a un bon contexte historique.

    Vous pouvez également tirer un trait sur le " rendez vous " . Et, que me reprochez vous au sujet de ma chambre ? Je serais curieux de le savoir.


    Enjoy Ludovic d'Atenay, le 24 mars.

    PS: J'ai appris quelque chose sur vous. Alors oui, je vais bien. »


    Encore une fois, Enjoy regretta de devoir signer, alors qu'il n'était à l'origine de rien concernant le contenu. Cette lettre signée de sa main était pour lui incompréhensible, puisqu'il n'avait même pas lu celle de Clarence. Il avait encore plus envie de la lire.

    Quel était ce "rendez-vous" ? Pourquoi son père avait-il fait le choix de lui envoyer ce livre ? Et, de quoi parlait ce livre, par ailleurs ? (NDA: mieux vaut ne pas s'y intéresser....) Depuis quand son père avait-il ce genre de lecture ? Toutes ces questions y contribuaient.

     

    NeuroGalaxy, une partie de sa vie

     

    Le soir, ses parents s'absentèrent. Il en profita alors pour mettre fin à ses interrogations.

    Enjoy marcha à pas de loup jusqu'au bureau de son père, en prenant garde à ne pas réveiller les domestiques, et mis une bonne dizaine de minutes à trouver la lettre, tant elle était bien cachée. Finalement, il la trouva au fin fond d'un tiroir, et ouvrit l'enveloppe déjà décachetée. Il commença la lecture non sans entrain.

    «Très cher Enjoy,

    J'ai été vraiment heureuse de recevoir votre lettre.  Je me suis empressée de vous répondre et m'y voilà. J'ai fêté mon treizième hiver il y a cela un peu plus d'un mois.

    J'aimerais déjà vous poser une question : vous croyez vous disposé à parler de "votre" chambre ?

    Sinon, vous m'aviez demandé de parler de ce que j'aime.

    Eh bien, j'aime; j'aime, la littérature; j'aime, le théâtre; et puis, j'aime les arts en tous genres.

    Vivant à la campagne, tout comme vous, j'aime la nature, aussi. Tenez, cela vous direz de venir me rendre visite dans ma forêt préférée ? La Forêt de l'Eternité. Vous êtes invité.

    Et, pourquoi faire croire que l'on ne pourrait pas se voir, alors qu'il n'en a jamais été question ?

    Je me porte bien, sinon. Et vous ?

     

    Le 17 mars.

    Clarence Jeanne d'Anvers. »


    Pourquoi faire croire que l'on ne pourrait pas se voir, alors qu'il n'en a jamais été question.

    Pourquoi faire croire que l'on ne pourrait pas se voir, alors qu'il n'en a jamais été question.

    Pourquoi faire croire que l'on ne pourrait pas se voir, alors qu'il n'en a jamais été question.

    Depuis qu'il l'avait lue, cette phrase résonnait dans la tête d'Enjoy.

     

    Encore sous le choc de ce qu'il venait de lire, il décida de s'activer et se dirigea vers la bibliothèque. Il y trouva le fameux livre "Le sort Résérvé aux curieux au XIIe siècle", en une dizaine d'exemplaire, ainsi qu'un livre nommé "Grand ATLAS des régions françaises". N'y trouvant pas ce qu'il cherchait, il prit alors un autre ouvrage, intitulé "Plan détaillé de la Basse Normandie". Il se rendit dans l'Index et chercha au mot forêt... Pas une trace de "Forêt de l'Eternité".

    « Bon, il est tant que j'aille me coucher, Père et Mère ne vont pas tarder à rentrer.  »

    Il remonta alors à sa chambre tout en pensant aux évènements qui s'étaient produits dans la journée. Une fois à destination, il éteignit sa chandelle et plongea dans un profond sommeil.

    Plus loin, derrière une poutre, un domestique l'observait....

     

    FIN DU CHAPITRE 2

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  • Le jour de la naissance d'Enjoy fut, pour certains, considéré comme un grand événement; pour d'autres, comme un jour sans grande importance.

    Ce fut sa mère qui lui donna son prénom, qu'elle choisi pour l'une de ses syllabes en particulier : celle de la joie.

    Dès sa première année, le petit Enjoy bénéficia d'un majordome et de plusieurs domestiques à son service. Il vécut son enfance comme tout noble de son rang, malgré un père sévère et l'absence de compagnons de jeux. Ainsi, il passa des années à jouer seul, dans son jardin, quelques fois escorté par des domestiques.

    Le jour de ses cinq ans, il eut droit à un banquet d'anniversaire, comme il était usage chez les nobles; pour lui, pourtant, c'était la première fois. La première fois qu'on lui portait autant d'attention.

    Nobles et bourgeois de tous genres y furent conviés; la fête devait durer trois jours, pour plus d'une centaine d'invités * qui logeaient dans les auberges alentours.

    ( * : la fête avait plus pour but de faire valoir la puissance de la famille que de célébrer la venue au monde d'Enjoy )

    Le petit Enjoy n'avait jamais vu autant de monde auparavant, et il ne cessait de s'émerveiller.

    « Tous ces gens viennent pour toi, Enjoy » lui avait dit sa mère .

    Mais il n'en avait pas cru un mot .

     

     Alors que la fête battait son plein, Enjoy remarqua une petite fille d'à peu près son âge se tenant fièrement en haut de la balustrade.

    Lui qui n'avait jamais eu d'amis, si ce n'était que ses domestiques, il éprouva soudainement le désir de faire sa connaissance. Il la fixa longuement, tout en essayant de rassembler son courage pour lui parler.

    Il l'admirait dans toute sa splendeur, de la majesté dont elle dégageait, de son allure différente à celle de toutes les personnes qu'il avait connu jusqu'alors ...

    Il contemplait ses longs cheveux blonds, tombant telle une cascade sur ses frêles épaules; sa jolie robe de velours rouge,  parsemée de rubans et de dentelles; et surtout, ses magnifiques yeux verts reflétant la douceur et la pureté de l'enfance.

    Il finit par se décider à aller la rencontrer, et, alors qu'il montait les escaliers pour la rejoindre, elle commença à s'éloigner. Dans sa fuite, elle fit tomber quelque chose, quelque chose de brillant qu'Enjoy remarqua. Cet objet était tombé par delà la balustrade,  et Enjoy descendit le ramasser. C'était une bague.

     

    Pendant des années, Enjoy garda précieusement la bague, en souvenir de celle qui "aurait pu devenir son amie". Sur la bague étaient gravées les initiales "M. L-M", dont il ignora longtemps la signification.

     

    Des années après, alors qu'il avait dix ans, il apprit de ses parents qu'il allait être fiancé. La nouvelle lui semblait trop brutale, pour lui qui n'y avait jamais songé.

    « Elle se nomme Clarence d'Anvers, et n'est que légèrement plus âgée que toi » lui avait dit sa mère.

    Son père argumenta : « La famille d'Anvers est plutôt fortunée, c'est un bon parti. De quoi assurer ton avenir... »

    - Mais ... Je ne la connait pas ! » s'écria Enjoy.

    « Enfin, Enjoy, voyons, c'est naturel. D'ailleurs, tu n'es pas autorisé à la voir avant ton mariag... »

    Enjoy, dégouté, sortit de la salle en trombe, sans écouter la fin de la phrase. Il maudissait ses parents, il maudissait sa famille. Il maudissait son époque d'en faire une banalité. N'avait-il pas le droit de choisir sa vie lui même ? Etait-il destiné toute sa vie à n'agir qu'en faveur de sa famille ?

     

    En se rendant à sa chambre, il se heurta par mégarde à son majordome.

    « Dé... Désolé ! » dit-il précipitamment, cherchant à ne pas s'éterniser ainsi devant lui. Mais, sans qu'il ne puisse s'en empêcher, Enjoy se mit à pleurer, et à son grand malheur son domestique le remarqua.

    - Qu'il y a t-il, Monsieur ?? Vous ne vous sentez pas bien ? »

    - Ce n'est rien, Geoffroy, je ... j'ai attrapé froid » s'exclama Enjoy, alors que ses larmes coulaient de plus belle.

    - Je vois bien que ce n'est pas dû à cela », soupira le majordome. «Vous pouvez tout me raconter, vous savez. Je garderai cela pour moi... »

     

    Ils étaient à présent tous les deux dans le couloir,  appuyés sur le rebord d'une fenêtre.

    « Un mariage arrangé ? »

    Le jeune garçon hocha la tête.

    « Et ? ... Et donc ?? » s'exaspéra le majordome.

    - Eh bien, Geoffroy ... C'est affreux, ne trouves tu pas ??  »

    - C'est toujours malheureux de ne pas avoir le choix ... Mais Monsieur, enfin, je dirais presque que c'est ... non, C'EST quelque chose de commun, entre nous !  Moi aussi, si, euh, si je ne vous avez pas connu, je ... ». Il se crispa, et mit sa main à son visage.«Finalement, ce n'est peut être pas une si mauvaise chose ... j'avoue que, cela ne m'aurait pas plu. »

    - Ah, Geoffroy, toi au moins promet moi que tu ne te marieras jamais.

    - Cette promesse... oh oui... je peux la tenir. »

     


    Enjoy eut bientôt la charge d'échanger une correspondance avec sa fiancée dont il ne connaissait que le nom. Cela l'incommodait plutôt, mais il n'avait pas vraiment le choix.

    Ainsi, il devait rédiger une lettre par semaine. Ce serait le vieux messager de la famille qui s'occuperait des échanges.

    Mais la rédaction de ses lettres ne se passèrent pas comme il le pensait. En effet, ses parents, le jugeant trop immature, décidèrent de se charger eux même du contenu des lettres. Il du donc se contenter de recopier ce que son père lui dictait. 

    «  Chère Mademoiselle.

    Pour commencer, je me présente. Je me nomme Enjoy d'Atenay et j'ai fêté mon dixième hiver en décembre. 

     Moi et ma famille vivons à la campagne. J'aime bien jouer dans le jardin, et écouter les oiseaux chanter par la fenêtre de ma chambre. Et vous ?  Qu'aimez vous donc ?


    Bien cordialement,

    Le 14 mars,

    Enjoy Ludovic d'Atenay. »


    « Il faut commencer par faire simple, Enjoy  », lui avait conseillé son père.

    Enjoy aurait bien voulu suivre le conseil, si seulement il l'avait laissé écrire. Il sentait de plus en plus à quel point il ne pouvait formuler aucun choix, et il n'en ressortait qu'encore plus troublé.

     

    FIN DU CHAPITRE 1

     

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